Page:Millaud - Madame l'Archiduc.pdf/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’ARCHIDUC.

Approchez, monsieur le comte. (Il regarde Giletti.) Qu’est-ce qu’il a donc à sourire comme ça ?

RICARDO.

C’est depuis une chute qu’il a faite tout enfant. (Bas à Giletti.) Ne souriez plus.

L’ARCHIDUC.

Vous êtes surpris de me voir ?

RICARDO, bas à Giletti.

Souriez.

Giletti sourit.

L’ARCHIDUC.

Votre père était un rebelle, un conspirateur, et nous dûmes l’exiler. (Regardant Giletti.) A-t-il un sourire agaçant, cet animal-là ! (Haut.) En apprenant votre retour, nous vous avons trouvé bien hardi d’oser vous montrer ici sans notre bon plaisir, et nous avons supposé que vous reveniez dans un but ténébreux. Nous nous sommes assuré de votre personne, et nous venons nous-même en ce château prêt à punir ou à pardonner. (Regardant Giletti.) Ah ça, est-ce que vous n’avez pas bientôt fini de sourire comme ça ?

GILETTI.

Monseigneur, on m’a dit, on nous a dit à Marietta et à moi…

L’ARCHIDUC.

Qu’est-ce que c’est que ça, Marietta ?

GILETTI, la montrant.

Marietta, ma femme.

RICARDO, la faisant passer près de l’archiduc.

Souriez, souriez.

Elle sourit niaisement.

L’ARCHIDUC.

Voilà au moins un gracieux sourire, elle a un sourire angélique. (Haut.) On dit que je suis original, on a bien