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y avoir dans chaque département des affaires locales une surintendance centrale, formant une branche du gouvernement général. L’organe de cette surintendance concentrerait comme dans un foyer toute la variété d'information et d’expérience tirée et de la direction de cette branche des affaires publiques dans toutes les localités, et de ce qui se passe d’analogue dans les pays étrangers, et des principes généraux de la science politique. Cet organe central aurait le droit de savoir tout ce qui se fait, et son devoir spécial serait de rendre l’expérience acquise dans un endroit, utile ailleurs.

Cet organe étant au-dessus des vues étroites et des préjugés mesquins d’une localité, par sa position élevée et par l’étendue de la sphère de ses observations, son avis aurait naturellement beaucoup d’autorité ; mais son pouvoir capital devrait, selon moi, se borner à contraindre les fonctionnaires locaux à suivre les lois établies pour leur gouverne. Pour tout ce qui n’est pas prévu par des règles générales, ces fonctionnaires devraient être livrés à leur propre jugement sous peine de responsabilité envers leurs commettants. Pour la violation des règles ils seraient responsables envers la loi, et les règles elles-mêmes seraient établies par la législature : l’autorité centrale administrative ne ferait que veiller à leur exécution : et si l’exécution n’était pas ce qu’elle doit être, l’autorité en appellerait