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d’entreprendre de grands ouvrages d’industrie. Mais, en général, si le pays renferme un nombre suffisant de personnes capables de donner l’éducation sous les auspices du gouvernement, ces mêmes personnes pourraient et voudraient donner une éducation également bonne sur la base du principe volontaire, s’il était entendu qu’elles seraient assurées d’une rémunération établie par une loi rendant l’éducation obligatoire, et garantissant l’assistance de l’État à ceux qui seraient incapables de la payer.

La seule manière d’exécuter la loi serait d’examiner publiquement tous les enfants dès le plus jeune âge. On pourrait fixer un âge où tout enfant serait examiné pour vérifier si il (ou elle) sait lire. Si un enfant s’en montrait incapable, le père, à moins qu’il n’eût des motifs d’excuses suffisants, pourrait être soumis à une amende modérée qu’il devrait gagner au besoin par son travail, et l’enfant pourrait être mis à l’école à ses frais.

Une fois chaque année on pourrait renouveler l’examen et en étendre graduellement le sujet, afin de rendre virtuellement obligatoire et d’entretenir la connaissance universelle d’un certain minimum de science générale. Outre ce minimum, il y aurait des examens volontaires sur toute espèce de sujets à la suite desquels tous ceux qui seraient parvenus à un certain progrès, auraient droit à un certificat. Pour empêcher l’État d’exercer par ces moyens une