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loi garantisse à chacun l’observance générale de la coutume, en suspendant pendant un jour donné les principales opérations de l’industrie. Mais cette justification fondée sur l’intérêt direct qu’ont les autres à ce que chacun observe la coutume, ne s’applique pas à ces occupations qu’une personne se choisit elle-même et auxquelles elle trouve convenable d’employer ses loisirs. J’ajoute qu’elle ne s’applique pas non plus le moins du monde aux restrictions légales apportées aux divertissements. Il est vrai que l’amusement de quelques-uns peut être pendant le jour férié le travail de quelques autres. Mais le plaisir, pour ne pas dire la récréation utile d’un grand nombre, vaut bien le travail de quelques-uns, pourvu que l’occupation soit choisie librement et puisse être librement abandonnée. Les ouvriers ont parfaitement raison de penser que si tout le monde travaillait le dimanche, on donnerait l’ouvrage de sept jours pour le salaire de six ; mais du moment où la grande masse des occupations est suspendue, le petit nombre d’hommes qui doit continuer de travailler pour le plaisir des autres, obtient un accroissement de salaire proportionnel, et nul n’est obligé de poursuivre ses occupations, s’il préfère le loisir au gain. Si l’on veut chercher un autre remède, on pourrait le trouver dans l’établissement d’un jour de congé pendant la semaine pour ces classes particulières de personnes. Il faut donc en venir, pour justifier les