Page:Mill - La Liberté, trad Dupont-White, 1860.djvu/150

Cette page n’a pas encore été corrigée

vingt et un mois d’emprisonnement pour avoir prononcé et écrit sur une porte quelques paroles offensantes au sujet du christianisme [1]. À un mois de là, à Old Bailey, deux personnes, dans deux occasions séparées, furent refusées comme jurés [2], et l’une d’elles fut grossièrement insultée par le juge et un des assesseurs, parce qu’elles déclarèrent honnêtement n’avoir aucune croyance religieuse. Pour la même raison on refusa justice contre un voleur à une troisième personne, un étranger [3]. Ce refus de réparation eut lieu en vertu de la doctrine légale qu’une personne qui ne croit pas en Dieu (n’importe quel Dieu) et en une vie future, ne peut être admise à porter témoignage en justice ; ce qui équivaut à déclarer que ces personnes sont hors de la loi, privées de la protection des tribunaux, et que non-seulement elles peuvent être impunément l’objet de vol ou de voies de fait, si elles n’ont d’autres témoins qu’elles-mêmes ou que des gens de leur opinion, mais encore que tout le monde doit subir ces attentats, dès que la preuve dépend uniquement de leur témoignage. Ceci est fondé sur la présomption

  1. Thomas Pooley, assises de Bodnin, 31 juillet 1857 ; au mois de décembre suivant il reçut un libre pardon de la couronne.
  2. Georges-Jacob Holysake, 17 août 1857 ; Edward Truelove, juillet 1857.
  3. Baron de Glenchein, cour de police Marlborough street, 4 août 1857.