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CHAPITRE II

De la liberté de pensée et de discussion

Il faut espérer que le temps est passé, où il aurait été nécessaire de défendre la liberté de la presse, comme une sécurité contre un gouvernement corrompu et tyrannique. Il n’est pas besoin aujourd’hui, je suppose, de pousser les hommes à la révolte contre tout pouvoir, législatif ou exécutif, dont les intérêts ne seraient pas identifiés avec ceux du peuple, et qui prétendrait lui prescrire des opinions et déterminer quelles doctrines ou quels arguments il lui sera permis d’entendre.

D’ailleurs, cet aspect de la question a été déjà si souvent exposé, et d’une façon si triomphante, qu’il n’est pas nécessaire ici d’insister spécialement là-dessus. Quoique la loi anglaise au sujet de la presse, soit aussi servile aujourd’hui qu’elle l’était au temps des Tudors, il y a peu de danger qu’on s’en serve