Page:Mikhaël - Le Cor fleuri, 1888.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ORIANE, coquette.

Trop belle ! Vous trouvez !

SILVÈRE.

Trop belle ! Vous trouvez ! Oui j’ai vu dans des fêtes
Parmi les rois vêtus d’argent et de satin
Une joyeuse reine au sourire enfantin.
Mais votre main est plus royale que la sienne.

ORIANE.

Vraiment ?

SILVÈRE.

Vraiment ? Et votre voix, blonde musicienne,
À l’air de commander aux bois obéissants.
Venez plus près, parmi les lis. Oh ! je me sens
Défaillir doucement.
Pendant toute la scène, il n’a cessé de cueillir des fleurs. Il les apportait à Oriane. Oriane qui joue avec le cor y place les fleurs comme dans une urne. Au moment où Silvère l’attire vers lui, elle dépose nonchalamment le cor sur le banc de mousse.
Défaillir doucement.Reste ainsi rapprochée
Je rêve que la nuit divine s’est penchée
Sur moi comme une belle et pacifique sœur.

DORIETTE, sortant du buisson.

Va-t’en, il t’aime assez.

ORIANE, à Doriette.

Va-t’en, il t’aime assez.Tout à l’heure.

À elle-même.

Va-t’en, il t’aime assez. Tout à l’heure.Ô douceur
Des paroles d’amour !

SILVÈRE.

Des paroles d’amour ! Vois-tu, dans ton haleine
Je respire les fleurs absentes de la plaine.
Donne ta lèvre !