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ORIANE.

Quel oiseau merveilleux a chanté ?C’est mon rire !

SILVÈRE.

Oh ! par grâce, riez encore !

ORIANE.

Oh ! par grâce, riez encore !Vous vouliez
Être tout seul dans l’ombre heureuse des halliers ;
Faites rire les bois. Je pars.
 

SILVÈRE, suppliant.

Faites rire les bois. Je pars.Je vous en prie !
Nous veillerons tous deux dans la forêt fleurie
Reste ! Tu dois savoir des airs mystérieux.
Tout à l’heure j’étais méchant. Comme tes yeux
Sont clairs !
Il cueille une fleur. Oriane s’est assise sur une espèce de banc couvert de mousse. Elle joue avec le cor qu’elle tient à la main.
Sont clairs !Prends cette fleur, c’est une primevère.
Cette autre encor !

ORIANE, prenant les fleurs.

Cette autre encor !Comment te nommes-tu ?

SILVÈRE.

Cette autre encor ! Comment te nommes-tu ?Silvère !

ORIANE.

Eh ! que fais-tu ?

SILVÈRE.

Eh ! que fais-tu ?Je chante au milieu des bergers.
Tenez, ces fleurs aussi ! Mettez ces lis légers
Là, dans ce cor, ainsi que dans une urne blanche.
Je connais tout le bois. Je sais où la pervenche
Se dérobe et je sais quel arbre va fleurir.
Veux-tu de l’aubépine ? Oh je voudrais t’offrir
Tout le printemps ! Pourtant, j’ai peur de vous. Vous êtes
Trop belle !