Page:Miguel Quaremme - Une Introduction Philosophique au Copyleft.pdf/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir. »

Rousseau, Du Contrat social (1762)

Chapitre 3

Les licences

Sans vouloir entrer dans une quelconque polémique sur la place du droit dans la pensée ou dans la société, force est de constater qu’il occupe une part importante de notre vie. Son étude permet de comprendre, partiellement en tout cas, l’esprit qui anime le législateur, et plus largement, la société qui l’a vu naître. L’évolution du droit, marqué par des idéologies et doctrines, reflète une époque. Les changements de société, la métamorphose de notre société influencent le droit positif, et aussi notre rapport au droit. Quel droit voulons-nous ? Pour quelle société ? Pour reprendre la question d’introduction du livre La Philosophie du Droit[1] : Les hommes peuvent-ils déterminer et établir, sous la conduite de la raison, les modalités d’une société juste qui permette et garantisse la coexistence pacifique à ses membres ?

Le droit se transforme dans ses concepts, nous ne sommes plus tout à fait dans le même droit qu’avant, nous changeons de paradigme. Les évolutions actuelles mettent en cause les principes, les fondements et les institutions du droit moderne, et suscitent une réflexion sur l’avenir, mais aussi un retour aux sources du droit. Le néo-libéralisme a une influence considérable sur le droit et ses concepts.

« [Ce modèle] défend l’instauration d’une sorte de nouveau droit naturel, basé sur la logique et les nécessités du marché, qui accompagne et légitime le mouvement en cours de libéralisation et de mondialisation des échanges.[2] »

  1. Frydman, Benoît et Haarscher, Guy. Philosophie du droit. Paris, Dalloz, collection Connaissance du droit, 1998, p. 68.
  2. Frydman, Benoît. Les transformations du droit moderne. Diegem, Kluwer, collection Story-Scientia, 1999, p. 63.