Page:Miguel Quaremme - Une Introduction Philosophique au Copyleft.pdf/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’universitaires, professeurs ou étudiants, nous n’avons pas trouvé de recherches approfondies ; tout au plus telle ou telle partie d’ouvrage évoque le copyleft ou les logiciels libres, mais généralement, les travaux se limitent à un article de quelques pages ou à un mémoire de fin d’études. Le copyleft semble intéresser plus les juristes que les autres chercheurs, certainement est-ce dû à son origine qui l’assimile strictement à un type particulier de contrat.

Pourquoi le copyleft suscite-t-il un intérêt modéré comme objet d’étude ? C’est une question qui révèle à travers sa réponse la complexité du mouvement.

Le premier élément de réponse réside dans la jeunesse du projet GNU : environ vingt ans. Nous vous renvoyons à la partie historique, qui a traité de la genèse du copyleft, mais nous tenons à souligner son extrême nouveauté, surtout en regard au temps que prend une recherche dans le cadre d’un doctorat ou de la constitution d’une critique par publications interposées. Nous sommes encore dans le débat. L’histoire du copyleft n’a probablement pas encore commencé en tant qu’idée constituée, même si ses bases sont déjà largement posées.

Le deuxième élément est l’hétérogénéité des intervenants et leur nombre. Il ne s’agit pas seulement d’informaticiens et de quelques autres techniciens ou ingénieurs épris d’informatique. Depuis les origines de la Free Software Foundation à ce jour, ce sont des personnes venant de tous les horizons professionnels ou sociaux qui y participent ; du professeur d’université réputée à l’écolier, en passant par le chef d’entreprise ou le journaliste. S’ajoute à cette diversité sociale, et grâce à l’Internet, la pluralité ethnique. Des gens de la plupart des pays du monde contribuent au copyleft. Ces quelques dernières années, l’Internet a accru le nombre de participants d’une façon exponentielle. Cette masse est difficile à estimer car il n’existe pas d’organisation centralisée capable de recenser les projets sous copyleft. Les coutumes sur l’Internet sont telles que la plupart des projets ne réclame pas d’identification pour pouvoir y participer. Ce « melting-pot » ne se laisse pas cerner facilement et il nécessiterait à lui seul une étude sociologique approfondie et spécifique.

Le troisième élément trouve sa source dans le remarquable « manque d’orthodoxie » des adeptes du copyleft. C’est un des rares mouvements qui laisse des informaticiens être des juristes, des