Page:Miguel Quaremme - Une Introduction Philosophique au Copyleft.pdf/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les logiciels libres sont maintenant développés par des milliers d’individus qui, pour diverses raisons, écrivent des programmes et choisissent de les diffuser en se conformant à la General Public License. La multiplication des projets sous copyleft s’est accompagnée d’une diversification. Outre GNU/Linux, des centaines de logiciels sont quotidiennement développés et maintenus. Ils sont conçus pour des applications de calcul, de traitement de texte, de courriel, de gestion de rendez-vous, de jeu et probablement tout ce qui peut être utile aux développeurs ou à leurs employeurs. La facilité d’acquisition et de modification est un des facteurs essentiels à la propagation des logiciels libres. Sa disponibilité en ligne permet de télécharger de n’importe quel point du globe les mises à jour ou les nouveautés. Par exemple, la technique des miroirs consistant à proposer des réplications des programmes à des endroits stratégiques d’internet permet de diminuer les temps de connexion et donc le coût.

Depuis plusieurs années, on trouve sur l’Internet des « distributions ». Ce sont des regroupements de logiciels qui forment au minimum un système d’exploitation complet. La plupart des distributions, il en existe des dizaines, proposent en plus des utilitaires, des jeux, de la documentation, et certains des services après-vente. Ce sont de véritables systèmes « clé en main » comme Microsoft peut en proposer par ailleurs.

Les corollaires à cette grande disponibilité et cette connaissance des réseaux d’internet sont la création de véritables communautés de développeurs. Ceux-ci ayant rapidement inventé des outils leur facilitant la tâche. Nous pouvons citer : la création de listes de diffusion, envoi simultané d’un même message à un groupe d’utilisateurs, et des forums de discussion ont également participé à la mise en place de véritables communautés. L’invention de systèmes de suivi des versions des programmes ou de « bugs » sont autant de signes du dynamisme et du sérieux de l’entreprise du logiciel libre.

La qualité, la fréquence et surtout la dispersion géographique des relations entre développeurs sont très particulières. Cela fait émerger un modèle de développement original qui a été étudié notamment par Eric Raymond dans son essai intitulé The Cathedrale and the Bazaar[1]. Il y compare les caractéristiques du développement du logiciel libre avec celles du modèle traditionnel du développement de

  1. Raymond, Eric. La cathédrale et le bazar. 1998 [En ligne] Adresse URL : http://www.linux-france.org/article/these/cathedrale-bazar/cathedrale-bazar.html