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donnances du grand roi qui règlent tant de matières avec tant d’habileté ; enfin, après le siècle qui précède la Révolution et qui l’amène, alors que la nation a complété, par un immense changement, les changements successifs opérés par la royauté, le code que l’ancien état de la France ne permettait pas encore d’établir et que réclame et facilite à la fois son état nouveau ; ce code qu’ont rêvé trop tôt Brisson et Domat, qu’a préparé la législation royale œuvre des l’Hôpital, des Colbert, des Lamoignon, des d’Aguesseau, auquel le droit romain expliqué par Cujas, et le droit coutumier commenté par Dumoulin, ont fourni les plus abondants matériaux déjà savamment coordonnés par Pothier ; ce code est composé avec la science ancienne que pénètre, qu’épure et qu’emploie l’équité moderne. Le grand jurisconsulte qui s’appelle la Révolution, l’habile législateur qui s’appelle l’esprit français, inspirent et dirigent ces doctes et judicieux rédacteurs d’un code admirable devenu tout ensemble la fidèle image de la nation transformée et la règle bienfaisante de son existence renouvelée et agrandie.