Page:Mignet - Nouveaux éloges historiques.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le proposa au commencement du XIXe. De sang français, comme Savigny, Thibaut, que notre Académie s’est aussi attache plus tard, enseignait alors dans la première chaire de l’université de Heidelberg le droit romain, qu’il avait professé longtemps aux universités, de Kiel et d’Iéna. Il était très-versé dans la connaissance de ce droit, qui restait encore la règle principale de l’Allemagne, mais il était moins sensible à ce qu’il avait d’original qu’à ce qu’il conservait de défectueux. Il en trouvait l’ordre imparfait, le texte souvent obscur, le sens quelquefois incertain, les principes en bien des points inapplicables, et, le comparant à la nouvelle loi française, bien mieux appropriée aux mœurs et à l’état de l’Europe, en ce qui concernait surtout la puissance paternelle, la condition des femmes, les successions et les hypothèques, il réclama la réforme de cette législation, selon lui vicieuse et confuse, et demanda qu’un code général, semblable au code civil de la France, dont il admirait les règles sorties de la sagesse antique éclairée par l’équité moderne, pourvût aux besoins communs de l’Allemagne par des dispositions uniformes.

Tandis que ce hardi provocateur d’une réforme