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d’entre eux suivirent encore Savigny jusqu’à Salzbourg, et, sur le pont de la Salza, lui adressèrent un dernier adieu de reconnaissance et d’affection.

Où allait-il ? à Berlin. Une grande université venait d’être créée dans cette ville, et M. de Savigny s’y rendait, comme il y avait été appelé, par un vif sentiment de patriotisme allemand. C’était en 1810. La Prusse, qui avait provoqué fort Imprudemment ses désastres par ses agressions, et qu’avaient abattue les coups de foudre d’Iéna et d’Auerstædt, fière encore malgré son abaissement et frémissante dans sa soumission, restait le seul point de l’Allemagne qui se gouvernât. à part de la France. L’Autriche, tant do fois vaincue, avait été dépossédée de beaucoup de ses provinces après Austerlitz et Wagram, et avait renoncé à la couronne du Saint-Empire. La Confédération du Rhin plaçait sous la main do son puissant protecteur le midi et le centre de l’Allemagne, dont le nord et l’ouest avaient été ou découpés en départements réunis à la France, ou érigés en royaumes qui se mouvaient dans son orbite. La Prusse, réduite en territoire et en population, ne comptant plus que cinq mil-