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dait tous les matins dans les salles de la Bibliothèque, aussitôt qu’elles étaient ouvertes, pour n’en sortir qu’à la dernière minute, lorsque les gardiens adressaient à ceux qui ne partaient pas assez vite ces invariables paroles « Il est deux heures, messieurs, tâchons de nous en aller. » Avec une assiduité obstinée, M. de Savigny parcourut les points inexplorés du fécond domaine juridique du moyen âge et de la renaissance, et il en rapporta la plus riche moisson de curieux extraits, de doctes commentaires, de correspondances originales, dont faisaient partie de précieuses lettres du grand Cujas, qu’il était appelé à ressusciter pour le XIXe siècle.

De retour dans son pays, tout en méditant l’ouvrage qu’il publia plus tard, M. de Savigny reprit l’enseignement du droit. Le nouveau roi de Bavière, Maximilien, dont l’État, agrandi par la France aux dépens de l’Autriche, venait d’être érigé d’électoral du Saint-Empire en royaume indépendant, avait fondé à Landshut une université où se rendirent les professeurs de l’université supprimée d’Ingolstadt et qu’il voulut illustrer en y appelant M. de Savigny. M. de Savigny accepta la chaire qui lui fut offerte, et, de 1808