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HISTOIRE DE LA RESTAURATION.

ses complices portèrent leur tête sur l’échafaud ; un troisième s’ouvrit les veines. Paris fut bientôt après le théâtre d’une scène douloureuse : quatre jeunes sous-officiers, en garnison à la Rochelle, Bories, Goubin, Pommier et Raoulx, convaincus de carbonarisme, et accusés de tentatives révolutionnaires, excitèrent l’intérêt public par leur âge, par leur noble fermeté, par l’éloquente chaleur de leur défense : leur projet coupable n’avait point été suivi d’exécution ; ils furent pourtant condamnés à mort, et marchèrent à l’échafaud avec une contenance intrépide, au milieu d’une population émue d’une profonde pitié. C’est ainsi que le gouvernement de la restauration cherchait encore une fois, contre des périls trop réels, sa force et son salut dans les supplices.

Bientôt un nouveau congrès de souverains s’assembla dans les murs de Vérone : là fut agitée l’importante question de la révolution d’Espagne. De grands désordres, rendus inévitables par la faiblesse et la perfidie du caractère de Ferdinand, éclataient dans la capitale de cette contrée : des crimes atroces, et entre autres, l’assassinat du chanoine Vinuesa, avaient été commis, et compromettaient la cause révolutionnaire. En vain, Morillo et Ballesteros essayaient de contenir les hommes violents et de rétablir le calme ; des combats sanglants s’étaient engagés entre la multitude et les gardes royaux, et rappelèrent les scènes affreuses du 10 août : Ferdinand, dont la vie était en péril, poussait sa dissimulation lâche et barbare jusqu’à signer des arrêts de mort contre ses trop fidèles et impuissants défenseurs. Cependant les moines, en partie dépouillés de leurs biens, soulevaient le peuple des provinces, organisaient des guérillas, et plusieurs chefs importants dirigèrent un vaste mouvement contre-révolutionnaires dans la Catalogne. La fièvre jaune, qui désolait la capitale de cette province, avait déterminé le roi de France à établir un cordon de troupes sur la frontière des Pyrénées, sous prétexte de précautions sanitaires, et la présence de ces troupes, qui, d’un moment à l’autre, pouvaient devenir une armée d’invasion hostile aux cortès, entretenait les espérances de leurs