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RÉVOLUTION FRANÇAISE.

généraux confédérés, auxquels elle devait interdire toute retraite, mais, excités par de secrets encouragements, sans s’inquiéter de leurs derrières, ils s’avancèrent sur Paris.

Cette grande ville, la seule des capitales du continent qui n’eût point été envahie, vit déboucher dans ses plaines les troupes de toute l’Europe, et fut sur le point de subir l’humiliation commune. Elle était abandonnée à elle-même. L’impératrice, nommée régente quelques mois auparavant, venait de la quitter et de se rendre à Blois. Napoléon était loin. Il n’y avait pas ce désespoir et ce mouvement de la liberté qui seuls portent les peuples à la résistance, la guerre ne se faisant plus aux nations, mais aux gouvernements, et l’empereur ayant placé tout l’intérêt public en lui seul, et tous ses moyens de défense dans les troupes mécaniques. La fatigue était grande : un sentiment d’orgueil, de bien juste orgueil, rendait seul douloureuse l’approche de l’étranger et serrait tout cœur français en voyant le sol national foulé par des armées si longtemps vaincues. Mais ce sentiment n’était pas assez fort pour soulever la masse de la population contre l’ennemi, et les menées du parti royaliste, à la tête duquel se plaça le prince de Bénévent, l’appelaient dans la capitale. Cependant on se battit, le 30 mars, sous les murs de Paris ; mais, le 31, les portes en furent ouvertes aux confédérés, qui y entrèrent par une capitulation. Le sénat consomma la grande défection impériale, en abandonnant son ancien maître ; il était dirigé par M. de Talleyrand, qui se trouvait depuis peu dans la disgrâce de l’empereur. Cet acteur obligé de toute crise de pouvoir venait de se déclarer contre lui. Sans attachement de parti, d’une profonde indifférence politique, il pressentait de loin, avec une sagacité merveilleuse, la chute d’un gouvernement, se retirait à propos, et lorsque le moment précis pour l’abattre était venu, il y aidait de ses moyens, de son influence, de son nom et de l’autorité qu’il avait eu soin de ne pas complètement perdre. Pour la révolution, sous la constituante ; pour le directoire, au 18 fructidor ; pour le consulat, au 18 brumaire ; pour l’empire, en 1804, il était pour la restauration de la