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RÉVOLUTION FRANÇAISE.

chet, Soult, Mortier, Ney, Sébastiani, se rendirent maîtres de plusieurs provinces ; et la junte espagnole, ne pouvant pas se maintenir à Séville, s’enferma dans Cadix, dont une armée française commença le blocus. La nouvelle expédition de Portugal fut moins heureuse. Masséna, qui la dirigeait, força d’abord Wellington à la retraite, et prit Oporto et Olivenza ; mais le général anglais s’étant retranché dans la forte position de Torres-Vedras, Masséna ne put pas l’entamer ; il fut contraint d’évacuer le pays.

Pendant que la guerre continuait dans la Péninsule avec avantage, mais sans succès décisif, une nouvelle campagne se préparait dans le Nord. La Russie voyait l’empire de Napoléon s’approcher d’elle. Resserrée dans ses propres limites, elle demeurait sans influence et sans acquisition, souffrant du blocus sans profiter de la guerre. Ce cabinet, d’ailleurs, supportait impatiemment une suprématie à laquelle il aspirait lui-même et qu’il poursuivait avec lenteur, mais sans interruption, depuis le règne de Pierre 1er. Dès la fin de 1810 il augmenta ses armées, renoua ses relations commerciales avec la Grande-Bretagne et ne parut pas éloigné d’une rupture. Toute l’année 1811 se passa en négociations qui n’aboutirent à rien, et de part et d’autre on se disposa à la guerre. L’empereur, dont les armées étaient alors devant Cadix, et qui comptait sur la coopération de l’Occident et du Nord contre la Russie, fit avec ardeur les préparatifs d’une entreprise qui devait réduire la seule puissance qu’il n’eût pas encore entamée, et porter jusqu’à Moscou ses aigles victorieuses. Il obtint l’assistance de la Prusse et de l’Autriche, qui s’engagèrent, par les traités du 24 février et du 14 mars 1812, à fournir un corps auxiliaire, l’une de vingt mille, l’autre de trente mille hommes. Toutes les forces disponibles de la France furent mises sur pied. Un sénatus-consulte distribua la garde nationale en trois bans pour le service de l’intérieur, et affecta cent cohortes du premier ban (près de cent mille hommes) au service militaire actif. Le 9 mars, Napoléon partit de Paris pour cette vaste expédition ; il établit pendant plusieurs mois sa cour à Dresde,