quelques provinces de plus à la maison d’Autriche et la fit entrer dans le système continental.
Cette période fut remarquable par la nature nouvelle de la lutte. Elle commença la réaction de l’Europe contre l’empire, et signala l’alliance des dynasties, des peuples, du sacerdoce et du commerce. Tous les intérêts mécontents firent un essai de résistance qui, la première fois, devait échouer. Napoléon était entré, depuis la rupture de la paix d’Amiens, dans une carrière au bout de laquelle il devait trouver la possession ou l’inimitié de toute l’Europe. Entraîné par son caractère et par sa position, il avait créé contre les peuples un système d’administration d’une utilité inouïe pour le pouvoir ; contre l’Europe, un système de monarchies secondaires et de grands fiefs, qui facilitait ses volontés conquérantes ; enfin, contre l’Angleterre, le blocus, qui suspendait son commerce et celui du continent. Rien ne l’arrêta pour réaliser ces desseins immenses, mais insensés. Le Portugal communiqua avec les Anglais : il l’envahit ; la famille royale d’Espagne compromit, par ses querelles et par ses incertitudes, les derrières de l’empire : il la contraignit d’abdiquer, afin de soumettre la Péninsule à une politique plus hardie et moins chancelante ; le pape entretint des relations avec l’ennemi : on réduisit son patrimoine ; il menaça d’une excommunication : les Français entrèrent dans Rome ; il réalisa sa menace par une bulle : il fut détrôné en 1809, comme souverain temporel ; enfin, après la victoire de Wagram et la paix de Vienne, la Hollande devint un entrepôt de marchandises anglaises à cause de ses besoins commerciaux, et l’empereur déposséda son frère Louis de ce royaume qui, le 1er juillet 1810, fut incorporé à l’empire. Il ne recula devant aucune invasion, parce qu’il ne voulut point souffrir de contrariété ni d’hésitation même nulle part. Il fallut que tout se soumît, les alliés comme les ennemis, le chef de l’Église comme les rois, ses frères comme les étrangers. Mais, quoique vaincus cette fois, tous ceux qui étaient entrés dans cette nouvelle ligue n’attendaient qu’une occasion pour se relever.
Cependant, après la paix de Vienne, Napoléon ajouta encore