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RÉVOLUTION FRANÇAISE.


CHAPITRE XIII.

DEPUIS LE 5 SEPTEMBRE 1797 JUSQU’AU 9 NOVEMBRE 1799.

Le directoire rentre, par le 18 fructidor, dans le gouvernement révolutionnaire, un peu mitigé. — Paix générale, excepté avec l’Angleterre. — Retour de Bonaparte à Paris ; expédition d’Égypte. — Élections démocratiques de l’an VII ; le directoire les annulle le 22 floréal. — Seconde coalition ; la Russie, l’Autriche, l’Angleterre, attaquent la république par l’Italie, la Suisse et la Hollande ; défaites générales. — Élections démocratiques de l’an VII ; le 30 prairial, les conseils prennent leur revanche, et désorganisent l’ancien directoire. — Deux partis dans le nouveau directoire et dans les conseils ; le parti républicain modéré sous Sièyes, Roger-Ducos, les anciens ; celui des républicains extrêmes, sous Moulins, Gohier, les cinq-cents et la Société du Manége. — Projets en divers sens. — Victoires de Masséna, en Suisse ; de Brune, en Hollande. — Bonaparte revient d’Égypte ; il s’entend avec Sièyes et son parti. — Journées du 18 et du 19 brumaire. — Fin du régime directorial.

La principale conséquence du 18 fructidor fut le retour du gouvernement révolutionnaire, mais un peu mitigé. Les deux anciennes classes privilégiées furent de nouveau mises hors de la société ; les prêtres réfractaires furent une seconde fois déportés. Les chouans et les anciens fuyards, qui occupaient le champ de bataille des départements, l’abandonnèrent aux vieux républicains ; ceux qui avaient fait partie de la maison militaire des Bourbons, les employés supérieurs de la couronne, les membres des parlements, les commandeurs de l’ordre du Saint-Esprit et de Saint-Louis, les chevaliers de Malte, tous ceux qui avaient protesté contre l’abolition de la noblesse et qui en avaient conservé les titres, durent quitter le territoire de la république. Les ci-devant nobles ou anoblis