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RÉVOLUTION FRANÇAISE.


Directoire exécutif.



CHAPITRE XII.

DEPUIS L’INSTALLATION DU DIRECTOIRE, LE 27 OCTOBRE 1795, JUQU’AU COUP D’ÉTAT DU FRUCTIDOR AN V {3 AOÛT 1797).

Revue de la révolution. — Son second caractère de réorganisation ; passage de la vie publique à la vie privée. — Les cinq directeurs ; leurs travaux intérieurs. — Pacification de la Vendée. — Conspiration de Babœuf ; dernière défaite du parti démocratique. — Plan de campagne contre l’Autriche ; conquête de l’Italie par le général Bonaparte ; traité de Campo-Formio ; la république française est reconnue, avec ses acquisitions, et son entourage des républiques batave, lombarde, ligurienne, qui prolongent son système en Europe. — Élections royalistes de l’an V ; elles changent la situation de la république. — Nouvelle lutte entre le parti contre-révolutionnaire, ayant son siège dans les conseils, dans le club de Clichy, dans les salons, et le parti conventionnel, posté au directoire, dans le club de Salm et dans l’armée. — Coup d’état du 18 fructidor ; le parti de vendémiaire est encore une fois battu.

La révolution française, qui avait détruit l’ancien gouvernement, et bouleversé de fond en comble l’ancienne société, avait deux buts bien distincts, celui d’une constitution libre, et celui d’une civilisation plus perfectionnée. Les six années que nous venons de parcourir furent la recherche du gouvernement, de la part de chacune des classes qui composaient la nation française. Les privilégiés voulurent établir leur régime contre la cour et contre la bourgeoisie, par le maintien des ordres et des états-généraux ; la bourgeoisie voulut établir le sien contre les privilégiés et contre la multitude, par le code de 1791 ;