La prospérité extérieure de la révolution contribua surtout à la chute du gouvernement dictatorial et du parti des Jacobins. Les victoires croissantes de la république, auxquelles ils avaient prodigieusement contribué par la vigueur de leurs mesures ou par leur exaltation, rendirent leur puissance superflue. C’était le comité de salut public qui, en accablant de sa forte et redoutable main l’intérieur de la France, avait développé des ressources, organisé des armées, trouvé des généraux, et commandé des victoires qui avaient définitivement assuré le triomphe de la révolution à l’égard de l’Europe. Une situation heureuse n’exigeait plus les mêmes efforts, et sa mission était accomplie, le propre d’une pareille dictature étant de sauver un pays et une cause, et de périr par le salut même qu’elle produit. Les événements intérieurs nous ont empêché de faire connaître rapidement l’impulsion que le comité de salut public donna aux armées après le 31 mai, et les résultats qu’il en obtint.