sections l’emportèrent. La municipalité fut assiégée et prise d’assaut. Châlier, après s’être évadé, fut pris, et au bout de quelque temps exécuté. Les sectionnaires n’osant pas encore secouer le joug de la convention, s’excusèrent auprès d’elle de la nécessité où les Jacobins et les municipaux les avaient mis de les combattre. La convention, qui ne pouvait se sauver qu’à force d’audace, et qui en cédant était perdue, ne voulut rien entendre. Sur ces entrefaites, les événements de juin survinrent, l’insurrection du Calvados fut connue, et les Lyonnais, encouragés, ne craignirent plus de lever l’étendard de la révolte. Ils mirent leur ville en état de défense : ils élevèrent des fortifications, ils formèrent une armée de vingt mille hommes, ils reçurent les émigrés au milieu d’eux, donnèrent le commandement de leurs forces au royaliste Précy et au marquis de Virieux, et concertèrent leurs opérations avec le roi de Sardaigne.
La révolte de Lyon était d’autant plus à craindre pour la convention que cette ville, par sa position centrale, s’appuyait sur le Midi, qui prenait les armes, tandis que tout l’Ouest s’ébranlait aussi. À Marseille, la nouvelle du 31 mai avait soulevé les partisans des Girondins : Rebecqui s’y était rendu en toute hâte. Les sections avaient été réunies ; on avait mis hors la loi les membres du tribunal révolutionnaire, arrêté les deux représentants Baux et Antiboul, et levé une armée de dix mille hommes pour s’avancer contre Paris. Ces mesures étaient l’œuvre des royalistes, qui, là comme ailleurs, n’attendant qu’une occasion pour relever leur parti, s’étaient présentés d’abord avec les apparences républicaines, et avaient fini par agir en leur propre nom. Ils s’étaient emparés des sections ; et le mouvement ne s’opérait plus en faveur des Girondins, mais pour les contre-révolutionnaires. Dès qu’on est en révolte, le parti dont l’opinion est la plus extrême et le but le plus précis, l’emporte sur ses associés. En voyant la nouvelle tournure de l’insurrection, Rebecqui s’était jeté de désespoir dans le port de Marseille. Les insurgés prirent la route de Lyon ; leur exemple fut rapidement imité par Toulon, Nîmes, Montauban