tude un plus grand objet d’enthousiasme encore que de son vivant. On l’invoqua sur les places publiques, son buste fut placé dans toutes les sociétés populaires, et la convention fut contrainte de lui accorder les honneurs du Panthéon.
En même temps Lyon se souleva, Marseille et Bordeaux prirent les armes, et plus de soixante départements adhérèrent à l’insurrection. Bientôt cette attaque amena le soulèvement général de tous les partis, et les royalistes s’emparèrent en grande partie du mouvement que les Girondins avaient commencé. Les royalistes cherchèrent surtout à diriger l’insurrection de Lyon, pour en faire le centre des mouvements du Midi. Cette ville était fort attachée à l’ancien ordre de choses. Ses manufactures de soie et de broderies en or et en argent, son commerce de luxe, la rendaient dépendante des hautes classes. Elle devait donc se déclarer de bonne heure contre un changement social qui dérangeait les anciens rapports et ruinait ses manufactures, en abaissant la noblesse et le clergé. Aussi Lyon, en 1790, sous la constituante même, lorsque les princes émigrés étaient dans le voisinage, à la cour de Turin, avait fait des tentatives de soulèvement. Ces tentatives, dirigées par les prêtres et les nobles, avaient été réprimées ; mais l’esprit était resté le même. Là, comme ailleurs, on avait voulu, après le 10 août, faire la révolution de la multitude, et établir son gouvernement. Châlier, fanatique imitateur de Marat, était à la tête des Jacobins, des Sans-Culottes et de la municipalité de Lyon. Son audace s’était accrue après les massacres de septembre et le 21 janvier. Cependant rien n’avait été décidé encore entre la classe inférieure républicaine et la classe moyenne royaliste, dont l’une avait le siège de son pouvoir à la municipalité, l’autre dans les sections. Mais les débats étant devenus plus grands vers la fin de mai, on se battit, et les