sein même de la convention. » Les Girondins, de leur côté, veulent qu’on mande à la barre l’audacieux Henriot, pour avoir fait tirer le canon d’alarme sans l’ordre de la convention. « S’il y a un combat, dit Vergniaud, il sera, quel qu’en soit le succès, la perte de la république. Que tous les membres jurent qu’ils mourront à leur poste. » L’assemblée entière se lève, en adhérant à la proposition. Danton s’élance à la tribune : « Cassez la commission des Douze, s’écrie-t-il ; le canon a tonné. Si vous êtes législateurs politiques, loin de blâmer l’explosion de Paris, vous la tournerez au profit de la république, en réformant vos erreurs, en cassant votre commission. » Et comme il entendit des murmures : « C’est à ceux qui ont reçu quelques talents politiques que je m’adresse, et non à ces hommes stupides qui ne savent faire parler que leurs passions. Je leur dis : Considérez la grandeur de votre but ; c’est de sauver le peuple de ses ennemis, des aristocrates, de le sauver de sa propre colère. Si quelques hommes, vraiment dangereux, n’importe à quel parti ils appartiennent, voulaient ensuite prolonger un mouvement devenu inutile quand vous aurez fait justice, Paris lui-même les fera rentrer dans le néant. Je demande froidement la suppression pure et simple de la commission, sous le rapport politique. » La commission était violemment attaquée d’un côté, faiblement défendue de l’autre ; Barrère et le comité de salut public, qui en étaient les créateurs, proposaient sa suppression pour ramener la paix, et pour ne pas mettre l’assemblée à la merci de la multitude. Les Montagnards modérés voulaient s’arrêter à cette mesure lorsque les députations arrivèrent. Les membres du département, ceux de la municipalité, et les commissaires des sections, admis à la barre, ne demandèrent pas seulement la suppression des Douze, mais encore le châtiment de ses membres et de tous les chefs girondins.
Les Tuileries étaient alors bloquées par les insurgés, et la présence de leurs commissaires dans le sein de la convention enhardit les Montagnards extrêmes, qui voulaient détruire le parti girondin. Robespierre, leur chef et leur orateur, prit la