dans l’armée, à mettre le royaume en état de défense, et à donner sur la révolution française des idées propres à rétablir la bonne intelligence en Europe. Il ajouta ces paroles, qui furent beaucoup applaudies : « Messieurs, pour que vos importants travaux ainsi que votre zèle produisent tout le bien qu’on doit en attendre, il faut qu’entre le corps législatif et le roi il règne une constante harmonie et une confiance inaltérable. Les ennemis de notre repos ne chercheront que trop à nous désunir, mais que l’amour de la patrie nous rallie, et que l’intérêt public nous rende inséparables ! Ainsi la puissance publique se déploiera sans obstacle ; l’administration ne sera pas tourmentée par de vaines terreurs ; la propriété et la croyance de chacun seront également protégées, et il ne restera plus à personne de prétexte pour vivre éloigné d’un pays où les lois seront en vigueur et où tous les droits seront respectés. » Malheureusement il y avait deux classes en dehors de la révolution, qui ne voulaient pas composer avec elle, et dont les efforts en Europe et dans l’intérieur de la France devaient empêcher la réalisation de ces sages et pacifiques paroles. Dès qu’il y a des partis déplacés dans un état, il y a lutte de leur part, et ils forcent à prendre contre eux des mesures de guerre. Aussi les troubles intérieurs excités par les prêtres non assermentés, les rassemblements militaires des émigrés, et les préparatifs de la coalition, entraînèrent bientôt la législative plus loin que ne le permettait la constitution, et qu’elle ne se le proposait elle-même.
La composition de cette assemblée était toute populaire. Les idées étant tournées vers la révolution, la cour, la noblesse et le clergé n’avaient exercé aucune influence sur les élections. Il n’y avait donc point dans cette assemblée, comme dans la précédente, des partisans du pouvoir absolu et des priviléges. Les deux fractions du côté gauche qui s’étaient divisées vers la fin de la constituante se trouvèrent encore en présence, mais non plus dans le même rapport de nombre et de force. La minorité populaire de l’autre assemblée devint la majorité de celle-ci. La défense d’élire des constituants déjà éprouvés, la