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BARCABBAS ET BARCOPH OU PARCHOR.


(Prophéties de Barcabbas et Barcoph.)

Écrits qui avaient cours parmi les gnostiques et les manichéens. Isidore, fils de Basilide, en fit l’objet d’un commentaire que mentionne Clément d’Alexandrie. Eusèbe en parle aussi (Hist. eccles. l. iv, 7), et il dit que Basilide avait supposé ces deux prophètes, avec quelques autres auxquels il donnait des noms barbares pour étonner et surprendre le peuple. Quelques critiques pensent que des imposteurs auraient plutôt produit de pareils écrits sous des noms vénérés, et ils croient que ces prétendues prophéties étaient des livres apocryphes ayant quelque autorité parmi les Juifs.


BARDESANE.


Bardesane, Syrien, né à Edesse, et chef d’une des écoles gnostiques. Il composa des hymnes, et on le regarda comme auteur de divers écrits qui rentraient dans la catégorie des apocryphes bibliques, mais qui ne sont point parvenus jusqu’à nous.

Les Récognitions clémentines, l. ix, c. 19-29, ont reproduit un fragment du dialogue De fato de Bardesane, fragment qu’a conservé Eusèbe, Præpar. evang., l. vi, ch. 10 (t. I, p. 289-297 de la traduction de M. Séguier de Saint-Brisson, Paris 1846), et qui a été inséré dans la Bibliotheca græco-lat. vet. Patrum de Gallandi, t. I, p. 681, ainsi que dans le recueil des ouvrages de Fato publié à Zurich, en 1824, par le savant Orelli. Il a trouvé place dans les Dialogues attribués à saint Césaire, frère de saint Grégoire de Nazianze (dialog. 11, interr. 109 et 110). M. E. Renan a rencontré, dans un manuscrit syriaque du Musée britannique (n° 14658), un extrait de ce même dialogue sous le titre de Livre des lois des pays ; il en a publié deux passages, accompagnés d’une traduction, dans le Journal asiatique, 4e série, t. XIX (1852), p. 295. Ce fragment ne va pas aussi loin que celui qui est fourni par Eusèbe, mais il commence plus haut et il donne tout le début et la mise en scène du dialogue de Bardesane.

Divers auteurs se sont occupés de ce gnostique dans leurs ouvrages : on peut consulter Cave, Scriptores ecclesiastici, t. I, p. 77 ; Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, t. I, p. 58 ; Tillemont, Mémoires t. II, p. 454 et 676 ; Beausobre, Histoire du manichéisme, t. II, p, 128 ; Matter, Histoire du gnosticisme, t. I, p. 300. Fr. Struntz a publié à Wittemberg, 1710, in-4o, une Historia Bardesanis et Bardesanistarum, qui est aujourd’hui bien arriérée ; plus récemment, deux érudits allemands ont envisagé Bardesane, l’un comme auteur d’hymnes, et l’autre comme professant l’astrologie. (Voy. A. Hahn, Bardesanes gnosticus, Syrorum primus hymnologus, Leipsick, 1819, in-8o, et C. Kuehner, Astronomiæ et astrologiæ in doctrina gnosticorum vestigia, pars i, Bardesanis gnostici numina astralia, Hildburghausen, 1833, in-4o.

Un savant anglais, M. Cureton, a publié en 1855, à Londres, d’après un des manuscrits syriaques du Musée britannique, un dialogue de Bardesane sur divers points de philosophie.


BARNABÉ.


Évangile de saint Barnabé.

Il est mentionné dans le décret du Pape Gélase et dans une liste grecque d’ouvrages apocryphes que Cotelier a insérée dans son travail sur les Constitutions apostoliques. Il ne nous en est d’ailleurs parvenu aucun fragment. Quelques auteurs ont cru, mais sans preuves, que c’était saint Barnabé qui avait traduit en grec l’Évangile que saint Matthieu avait écrit en hébreu. Selon plusieurs écrivains grecs du Bas-Empire (Théodore le Lecteur, Cédrène, etc.), et selon certains chroniqueurs du moyen âge, le corps de saint Barnabé fut découvert dans l’île de Chypre, sous le règne de l’empereur Zénon, et une copie de l’Évangile de saint Matthieu reposait sur la poitrine du saint.

Il s’est répandu un ouvrage portant aussi le titre d’Évangile de saint Barnabé et tout différent de l’ancienne composition grecque.

Fabricius (Cod. apocr. Nov. Test., t. II, p. 375) entre dans de longs détails au sujet d’un manuscrit italien qui le renferme et qui se trouve à la bibliothèque de la Haye. C’est une production d’origine musulmane. Les Turcs (à ce que dit une lettre de J. F. Cramer, datée du 20 juin 1713) opposent ce prétendu Évangile aux quatre Évangiles canoniques comme le seul véritable. Barnabé, qui se dit chargé de l’écrire, y passe pour un apôtre ayant vécu dans la familiarité de Jésus-Christ et de la sainte Vierge, mieux instruit que saint Paul du mérite de la circoncision et de l’usage des viandes tolérées ou défendues aux fidèles. On y voit que les peines infernales des mahométans ne seront pas éternelles. Jésus-Christ n’y est appelé simplement que prophète. Il y est dit qu’au moment où les Juifs se préparaient à l’aller prendre au jardin des Olives, il fut enlevé