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à ce qui les distingue les unes d’avec les autres ; elle traite les impies et les méchants dans toute la rigueur de sa justice, et tout le monde approuve ce qu’elle fait.

40. Il n’y a rien d’injuste dans ses jugements, et elle est la force, le règne, la puissance et la majesté de tous les siècles. Gloire soit àjamais au Dieu de la vérité.

41. Zorobabel avant cessé de parler, tout le peuple cria à haute voix : La vérité est grande, et rien n’égale sa force.

42. Alors le roi dit à Zorobabel : demandez-moi si vous voulez au delà même de ce que l’on est convenu[1], et je vous le donnerai : puisque vous avez parlé avec plus de sagesse que les autres, vous serez assis auprès de moi, et je vous appellerai mon cousin.

43. Zorobabel répondit au roi : Souvenez-vous du vœu que vous fîtes au jour que vous montâtes sur le trône des Perses[2], quand vous promîtes de relever les ruines de Jérusalem,

44. et d’y faire reporter les vases qui en avaient été enlevés, et que Cyrus avait déjà mis à part dans ce dessein, lorsqu’il se fut rendu maître de Babylone.

45. Vous fîtes vœu de rebâtir le temple que les Iduméens avaient réduit en cendre[3], pendant que les Chaldéens ravageaient la Judée.

46. Et maintenant, Seigneur, ce que je vous demande et ce que je regarde comme la plus grande récompense que je puisse obtenir est que vous rendiez au Roi du ciel te vœu que vous lui fîtes alors de votre propre bouche.

47. Darius s’étant levé aussitôt embrassa Zorobabel, et écrivit des lettres à tous les gouverneurs de l’empire, aux préfets et aux satrapes, leur ordonnant de le faire escorter, lui et tous les Juifs[4] qui retournaient à Jérusalem pour la rebâtir[5].

48. Il envoya en même temps des ordres à tous les gouverneurs de Syrie, oe Phénicie, et du Liban, de fournir aux Juifs les cèdres nécessaires pour cet ouvrage[6].

49. Outre cela il fit savoir à tous les Juifs qui s’en retournaient en Judée qu’il leur rendait la liberté, et qu’ils ne devaient point craindre que ni les préfets, les magistrats et les gouverneurs, vinssent les troubler dans Jérusalem[7].

50. Que tout le pays qu’ils avaient possédé autrefois serait libre, et que les Iduméens sortiraient des forteresses de Judée.

51. Que tous les ans l’on payerait de son trésor vingt talents[8] pour la construction du temple, jusqu’à ce qu’ilfût entièrement achevé.

52. Et que pour offrir chaque jour les holocaustes[9] sur l’autel, ainsi qu’il était ordonné par la loi[10], l’on donnerait en core dix autres talents[11] tous les ans.

53. Que tous ceux qui retourneraient de Babylone à Jérusalem pour rebâtir cette ville, eussent une entière liberté, aussi bien que leurs enfants, et les prêtres qui les conduisaient.

54. Il écrivit encore surtout ce que l’on devait fournir aux prêtres, et sur les ornements sacrés dont ils avaient besoin pour desservir dans le temple.

55. Qu’on fournirait aux lévites tout ce qui leur était nécessaire jusqu’à ce que le Temple fût achevé, et que Jérusalem fût bâtie[12].

56. Il ordonna de plus, qu’on donnerait des gages et des appointements à ceux qui seraient commis à la garde de la ville.

57. Il renvoya les vases que Cyrus avait mis à part[13], et voulut qu’on les reportât tous à Jérusalem conformément à ce que ce prince avait ordonné[14].

58. Ce jeune homme[15] s’étant retiré[16] se tourna du côté de Jérusalem[17], et rendit grâces au Roi du ciel.

  1. Voy. ce qui est rapporté au ch. m.
  2. Esdras ne dit rien de ce prétendu vœu. Néhémie n’en parle pas non plus.
  3. Ce ne lurent point les Iduméens qui brûlèrent le temple, mais ils excitèrent les Chaldéens à le faire, et peut-être faisaient-ils partie de l’armée des Babyloniens. — [L’auteur de cette note dit affirmativement que les Iduméens excitèrent les Chaldéens à brûler le temple : nous ne le contestons pas ; mais il se fonde sur le Psaume cxxxvi, 7 et 8, qu’il indique, supposant que ce magnifique chant national a été composé dans la grande captivité de Babylone, ce qui peut être contesté.]
  4. Litt. : Tous ceux qui étaient avec lui.
  5. L’auteur oublie sans doute ce qu’il rapporte lui-même aux chap. v et vi qui suivent et qu’il a extraits d’Esdras, v et vi, et il attribue à Darius et à Zorobabel la commission qui fut donnée dans d’autres circonstances à Esdras, 1, i, n, et, treize ans après, à Néhémie par Artaxerxès. Voy. iVéhétnie, H, 1 et suiv.
  6. Litt. : De faire couper des cèdres du Liban, et de les faire porter à Jérusalem pour rebâtir cette ville.
  7. Litt. : Et fit défendre à tous princes, magistrats et préfets de venir à leurs portes ; c’est-à-dire de les inquiéter et de les troubler.
  8. Ce qui peut être évalué à 92,540 livres de notremonnaie, ou environ.
  9. Crée : Dix-sept holocaustes chaque jour.
  10. Cette loi des dix-sept holocaustes chaque jour ne se trouve nulle part dans l’Ecriture.
  11. Ce qui peut être évalué à 46,270 livres, ou environ.
  12. Ceci ne peut pas s’entendre des murailles de la ville, ni de ses fortifications ; puisqu’il est certain que les Juifs ne reçurent la permission de les rebâtir que l’an du monde 3550, la vingtième année du règne d’Artaxerxès, qui permit à Néhémie de le faire, longtemps après la mort de Zorobabel, sous lequel l’auteur de ce livre suppose néanmoins que ce qu’il décrit ici est arrivé. Voy. II Esdr. n, 1 et suiv.
  13. Voy. le verset 44.
  14. Ceci avait été exécuté sous Cyrus, et ces vases avaient été remis entre les mains de Sassabasar, c’est-à-dire de Zorobabel, dès les premières années du règne de ce prince, l’au du monde 2468-Voy. I Esdr., i, 7. L’auteur du livre que nous annotons l’a rapporté lui-même au chap. n, 11 et 12 ci-dessus.
  15. Zorobabel.
  16. Litt. : Étant sorti de la chambre du prince.
  17. C’était la coutume des Juifs, en quelque