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Et voilà ce qui existe depuis le commencement du monde. Les âmes de ceux qui se plaignent sont séparées de celles qui veillent pour leur ruine, pour leur extermination au jour des péchés.

  1. Tel est le séjour destiné aux âmes des hommes injustes et pécheurs, aux âmes de ceux qui ont commis l’iniquité et qui se sont mêlés à la société des impies, auxquels ils ressemblent. Leurs âmes ne seront point anéanties au jour du jugement ; mais enfermées dans ce lieu, elles n’en sortiront jamais. Alors je louai Dieu.
  2. Et je dis : Béni soit mon Seigneur, le Seigneur de gloire et de justice, le dominateur suprême et éternel.

CHAPITRE 22

  1. De là j’arrivai dans un autre lieu, du côté de l’occident, aux extrémités de la terre.
  2. Où je vis un feu ardent et un mouvement perpétuel, qui roulait nuit et jour, sans jamais s’arrêter.
  3. Et j’interrogeai l’ange qui m’accompagnait, et je lui dis : Qu’est cela ? Pourquoi ce mouvement incessant ?
  4. Alors Raguel, un des anges qui m’accompagnaient, me répondit :
  5. Ce feu ardent, qui se meut sans cesse vers l’occident, est le feu qui embrase tous les luminaires du ciel.

CHAPITRE 23

  1. De là je parvins dans un autre lieu, et je vis une montagne de feu brûlant nuit et jour. Dès que j’en fus rapproché, j’aperçus sept brillantes montagnes, dont l’une était distincte de l’autre.
  2. Les pierres dont elles étaient formées étaient belles et étincelantes ; elles brillent et rayonnent à la vue, et leur surface est polie. Il y en avait trois à l’orient, et d’autant plus inébranlables, qu’elles étaient l’une sur l’autre ; et il y en avait trois au midi, également inébranlables. Il y avait aussi de profondes vallées, mais qui étaient séparées les unes des autres. Au milieu s’élevait la septième montagne. Et toutes ces montagnes apparaissaient au loin comme des trônes majestueux, et elle étaient couronnées d’arbres odoriférants.
  3. Parmi ces arbres, il y en avait un d’une odeur sans cesse renaissante, et tellement suave, qu’il n’y en avait pas un dans le jardin d’Eden qui exhalât un parfum aussi délicieux. Ses feuilles, ses fleurs, son bois, ne se flétrissaient jamais, et ses fruits étaient beaux.
  4. Ses fruits ressemblaient aux fruits du palmier. A cette vue, je m’écriai : Voilà un arbre admirable à voir ; quelles belles feuilles, quels fruits délicieux ! Alors Michael, un des saints et glorieux anges qui m’accompagnait, et qui était à leur tête, me répondit :
  5. Enoch, pourquoi ces questions au sujet de l’odeur de cet arbre ?
  6. Pourquoi es-tu avide de le connaître ?
  7. Alors moi, Enoch, je lui répondis : Je voudrais tout savoir, mais surtout ce qui regarde cet arbre.
  8. L’ange me répondit : Cette montagne que tu vois, et dont la tête élevée égale en hauteur le trône du Seigneur, sera le siège où se reposera le Seigneur de sainteté et de gloire, le Roi éternel, quand il viendra et descendra pour visiter la terre dans sa bonté.
  9. Quant à cet arbre à la suave odeur, dont le parfum n’a rien de charnel, personne n’y portera la main, jusqu’au jour de jugement. Quand les méchants auront été livrés aux tourments éternels, cet arbre sera donné aux justes et aux humbles. Ses fruits seront réservés aux élus. Car la vie sera plantée dans le saint lieu, du côté du septentrion, vers la demeure du Roi éternel.
  10. Alors ils se réjouiront et tressailliront d’allégresse, dans le Saint des saints ; une odeur délicieuse pénétrera leurs os, et ils couleront, comme tes ancêtres, une vie longue sur terre ; et cette vie ne sera troublée ni par les malheurs, ni par les peines, ni par les misères.
  11. Et je louai le Seigneur de gloire, le Roi éternel, de ce qu’il avait préparé cet arbre et avait daigné le promettre aux saints.

CHAPITRE 24

  1. De là je me dirigeai vers le centre de la terre, et j’aperçus un lieu fortuné et fertile, où des arbres poussaient sans cesse des rameaux toujours verts. Là je vis encore une montagne sacrée, et au-dessous, sur le flanc oriental, une eau qui coulait vers le midi. J’aperçus encore vers l’orient une autre montagne, également élevée, placée au milieu de vallées profondes, mais étroites.