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Telle était sa gloire, sa magnificence, sa grandeur, qu’il m’est impossible de vous dépeindre, ni la splendeur qui l’environne, ni sa vaste étendue.

  1. Le pavé en était de feu ; au-dessus, brillaient des éclairs et des étoiles errantes, et le comble était tout entier d’un feu étincelant.
  2. Je l’examinai avec attention, et je vis qu’il y avait un trône élevé ;
  3. Dont l’aspect ressemblait à la grêle, tandis que son contour était comme l’orbe éclatant du soleil ; et il en sortait des voix de chérubins.
  4. De ce trône puissant, s’échappaient des torrents de flammes,
  5. Qu’il était impossible d’envisager.
  6. Et il avait quelqu’un assis sur ce trône de gloire,
  7. Dont le vêtement était plus brillant que le soleil et plus blanc que la neige.
  8. Et aucun ange n’était capable de regarder en face le Glorieux et le Magnifique, ni de s’approcher de lui ; aucun oeil mortel ne pouvait le contempler. Un feu brillant brûlait autour de lui.
  9. Il s’élevait aussi devant lui, un feu d’une grande étendue ; en sorte qu’aucun de ceux qui l’entouraient ne pouvaient en approcher, et des myriades de myriades étaient devant lui. Il n’avait besoin ni de conseil, ni d’assistance, et les saints qui formaient sa cour, ne le quittaient ni jour ni nuit. Je m’approchai autant que je pus, voilant ma face. Et plein de frayeur. Alors, le Seigneur lui-même daigna de sa propre bouche, m’appeler par mon nom : Approche, dit-il, approche de plus près, et viens entendre ma sainte parole.
  10. Et il me prit, et il me fit pencher jusqu’à la porte. Et moi, je tenais mes yeux baissés vers la terre.

CHAPITRE 14

  1. Alors, s’adressant à moi, il me parla ainsi : Écoute, écoute sans crainte, ô juste Enoch, ô scribe de justice, approche, et écoute ma voix. Va, dis aux vigilants du ciel qui t’ont envoyé pour me prier pour eux : Vous deviez prier pour les hommes, et non pas les hommes pour vous !
  2. Pourquoi avez-vous abandonné les saintes hauteurs du ciel, votre demeure éternelle, pour aller vous souiller avec des femmes ? Pourquoi vous êtes-vous épris des filles des hommes ; en avez-vous fait vos épouses ; avez-vous pratiqué avec elles les œuvres des enfants de la terre, et donné naissance à une race impie ?
  3. Vous qui étiez des esprits célestes, en possession de la sainteté, de la vie éternelle, vous vous êtes souillés avec des femmes ; vous avez travaillé aux œuvres de la chair, vous avez engendré dans le sang, vous avez agi comme ceux qui ne sont que de sang et de chair.
  4. Eux, ils ont été créés pour mourir.
  5. Voilà pourquoi je leur ai donné des femmes, afin qu’ils puissent cohabiter avec elles, engendrer des enfants qui perpétuent leur race sur la terre.
  6. Mais vous, vous avez été créé de purs esprits dès le commencement, vous possédez une vie éternelle, vous n’êtes point sujets à la mort.
  7. Aussi ne vous avais-je point donné de femmes, parce que, esprits purs, vous deviez habiter dans le ciel.
  8. Et maintenant les géants, qui sont le prix du commerce de l’esprit et de la chair, seront appelés sur la terre de mauvais esprits, et leur demeure sera sur la terre. Ils procréeront à leur tour de mauvais esprits, parce qu’ils tiennent au ciel par un côté de leur être, parce que c’est des saints vigilants qu’ils tirent leur origine. Ils seront donc de mauvais esprits sur la terre, et on les appellera esprits du mal. La demeure des esprits célestes est le ciel ; mais c’est la terre qui doit être la demeure des esprits terrestres qui sont nés sur la terre.
  9. Les esprits des géants seront comme les nuages, qui apportent sur la terre les fléaux de toute espèce, la peste, la guerre, la famine
  10. Et le deuil. Il ne boiront ni ne mangeront, invisibles à tous les regards, ils s’insurgeront encore entre les hommes et les femmes : parce qu’ils ont reçu la vie dans les jours de destruction et de carnage.

CHAPITRE 15

  1. Lors de la mort des géants, quelque part qu’aillent leurs âmes lorsqu’elles abandonneront leur corps, tâche que ce qui est chair en eux, périsse avant le jugement. Qu’elle soit exterminée jusqu’au jour de la grande consommation de l’univers ; alors que les vigilants et les impies seront détruits pour toujours.
  2. Quant aux vigilants, qui t’ont envoyé pour m’implorer pour eux,