Page:Migne - Encyclopédie théologique - Tome 48.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
142
ASTAST

dite le milieu du ciel. C’est la maison des charges, des dignités et des couronnes.

La onzième maison est celle du Verseau qu’on appelle l’amour de Jupiter. C’est la maison des amis des bienfaits et de la fortune.

La douzième maison est celle des Poissons, appelée l’amour de Saturne. C’est la plus mauvaise de toutes et la plus funeste ; c’est la maison des empoisonnements, des misères, de l’envie de l’humeur noire et de la mort violente.

Le Bélier et le Scorpion sont les maisons chéries de Mars ; le Taureau et la Balance, celles de Vénus les Gémeaux et la Vierge, celles de Mercure ; le Sagittaire et les Poissons, celles de Jupiter ; le Capricorne et le Verseau, celles de Saturne ; le Lion celle du Soleil ; l’Écrevisse, celle de la Lune.

Il faut examiner avec soin les rencontres des planètes avec les constellations. Si Mars, par exemple se rencontre avec le Bélier à l’heure de la naissance, il donne du courage, de la fierté et une longue vie s’il se trouve avec le Taureau, richesses et courage. En un mot, Mars augmente l’influence des constellations avec lesquelles il se rencontre, et y ajoute la valeur et la force. — Saturne, qui donne les peines, les misères, les maladies, augmente les mauvaises influences et gâte les bonnes. Vénus au contraire augmente les bonnes influences et affaiblit les mauvaises. — Mercure augmente ou affaiblit les influences suivant ses conjonctions. S’il se rencontre avec les Poissons qui sont mauvais, il devient moins bon ; s’il se trouve avec le Capricorne, qui est favorable, il devient meilleur. — La Lune joint la mélancolie aux constellations heureuses ; elle ajoute la tristesse ou la démence aux constellations funestes. — Jupiter, qui donne les richesses et les honneurs augmente les bonnes influences et dissipe à peu près les mauvaises. Le Soleil ascendant donne les faveurs des princes ; il a sur les influences presque autant d’effet que Jupiter mais descendant il présage des revers.

Ajoutons que les Gémeaux, la Balance et la Vierge donnent la beauté par excellence ; le Scorpion, le Capricorne et les Poissons donnent une beauté médiocre. Les autres constellations donnent plus ou moins la laideur. — La Vierge, la Balance, le Verseau et les Gémeaux donnent une belle voix ; l’Écrevisse, le Scorpion et les Poissons donnent une voix nulle ou désagréable. Les autres constellations n’ont pas d’influence sur la voix.

Si les planètes et les constellations se trouvent à l’Orient, à l’heure de l’horoscope, on éprouvera leur influence au commencement de la vie ou de l’entreprise ; on l’éprouvera au milieu si elles sont au haut du ciel, et à la fin si elles sont l’Occident.

Afin que l’horoscope ne trompe point, il faut avoir soin d’en commencer les opérations précisément à la minute où l’enfant est né, ou à l’instant précis d’une affaire dont on veut savoir les suites. — Pour ceux qui n’exigent pas une exactitude si sévère, il y a des horoscopes tout dressés, d’après les constellations de la naissance. Voy. Horoscope.

Tels sont, en peu de mots, les principes de cet art, autrefois si vanté, si universellement répandu, et maintenant un peu tombé en désuétude. Les astrologues conviennent que le globe roule si rapidement, que la disposition des astres change en un moment. Il faudra donc, pour tirer les horoscopes, que les sages-femmes aient soin de regarder attentivement les horloges, de marquer exactement chaque point du jour, et de conserver à celui qui naît ses étoiles comme son patrimoine. « Mais combien de fois, dit Barclai, le péril des mères empêche-t-il ceux qui sont autour d’elles de songer à cela ? Et combien de fois ne s’y trouve-t-il personne qui soit assez superstitieux pour s’en occuper ! Supposez cependant qu’on y ait pris garde, si l’enfant est longtemps à naître, et si ayant montré la tête, le reste du corps ne paraît pas de suite, comme il arrive, quelle disposition des astres sera funeste ou favorable ? sera-ce celle qui aura présidé à l’apparition de la tête, ou celle qui se sera rencontrée quand l’enfant est entièrement né ?… »

Voici quelques anecdotes sur le compte des astrologues :

Un valet, ayant volé son maître, s’enfuit avec l’objet dérobé. On mit des gens à sa poursuite, et, comme on ne le trouvait pas, on consulta un astrologue. Celui-ci, habile à deviner les choses passées, répondit que le valet s’était échappé parce que la lune s’était trouvée, à sa naissance, en conjonction avec Mercure, qui protège les voleurs, et que de plus longues recherches seraient inutiles. Comme il disait ces mots, on amena le domestique, qu’on venait de prendre enfin, malgré la protection de Mercure.

Les astrologues tirent vanité de deux ou trois de leurs prédictions accomplies, quoique souvent d’une manière indirecte, entre mille qui n’ont point eu de succès. L’horoscope du poëte Eschyle portait qu’il serait écrasé par la chute d’une maison ; il s’alla, dit-on, mettre en plein champ, pour éviter sa destinée ; mais un aigle, qui avait enlevé une tortue, la lui laissa tomber sur la tête et il en fut tué. Si ce conte n’a pas été fait après coup, nous répondrons qu’un aveugle, en jetant au hasard une multitude de flèches, peut atteindre le but une fois par hasard. Quand il y avait en Europe des milliers d’astrologues qui faisaient tous les jours de nouvelles prédictions, il pouvait s’en trouver quelques-unes que l’événement, par cas fortuit, justifiait ; et celles-ci, quoique rares, entretenaient la crédulité que des millions de mensonges auraient dû détruire.

L’empereur Frédéric-Barberousse étant sur le point de quitter Vicence, qu’il venait de prendre d’assaut, défia le plus fameux astrologue de deviner par quelle porte il sortirait le lendemain. Le charlatan répondit au défi par un tour de son métier ; il remit à Frédéric un billet cacheté, lui recommandant de ne l’ouvrir qu’après sa sortie. L’empereur fit abattre, pendant la nuit, quelques toises