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INTRODUCTION.

qu’avait éprouvées le globe depuis sa création ; qu’il aurait enfin trace les rôles rationnelles sur lesquelles la science marche aujourd’hui, mais desquelles on l’a vue trop fréquemment s’écarter avant d’arriver à rétablissement des principes qui constituent l’état présent de la géologie. C’est que le savant pénètre sans beaucoup de difficulté dans l’étude des détails, attendu que Dieu lui a donné l'intelligence pour atteindre ce but; tandis que dans l'examen qu’il fait de l’ensemble, il se perd le plus souvent dans de fausses théories, parce qu’alors il s’occupe moins de résumer ce qui est, que de spéculer sur ce qu’il rêve.

Jusqu’au commencement du présent siècle environ, les théologiens et les géologues se trouvèrent en désaccord complet sur la cosmogonie. Les premiers, pleins de foi et de respect pour les saintes Ecriture, considéraient en quelque sorte comme autant d’hérésies les doctrines que répandaient les seconds sur les longues périodes qu’ils assignaient entro le dépôt de chaque terrain ; et ceux-ci, n’examinant (|ue les faits, se refusaient à ad :iieltro que 11 formation des différentes couches géologiques eût pu s’accomplir dans les six jours annoncés par la (jonése. Une telle désunion éiail déplorable à |)lus d’un titre ; mais un rapprochement s’est déjà opéré p.ir la manière dont un grand nombre d( ; dissidents, des deux côtés, se sont réunis pour inter|)réter le mot hébreu iom qv. En donnant à ce mot, comme on l’avait fait en général précédemment, la signilication de jour et la durée que nous assignons à une révolution diurne, au lieu de la considérer, peut-être avec plus de rationalisme, dans le sens d’épcr/ne, et de ne voii’ «ilors dans les jours de la Genèse (lue des périodes successives ayant chacune une étendue plus ou moins considérable, on ne pouvait parvenir à s’entendre. Par la second* ; opinion, au contraire, celle (jui considère le mol iom comme synonyme d’époque, on rond aisée l’alliance de l’histoire s.iinte avec les théories géolo<^iques. Il faut bien remarquer, en ( ITet, qu’en admellant celte conclusion, on ne poi te pas la moindre atteinte, ce qui est l’essentiel, aux vérités de la révélation, tandis qu’en la repoussant, on. cesse de se rendre un compte satisfaisant de la formati ;)n de ces divers terrains qui contiennent des débris de corps organiques qui semblent caractériser des époques différentes, à uioins de penser, ce qui ne saurait être, que Dieu aurait anéanti le lendemain ce qu’il avait créé la veille ; aec elle, enfin, l’ordre chronologique de la création se trouve représenté dans les couches du -lobe, loi qu’il est exposé par la Genèse ; et il résulte alors des faits matériels qui subsistent, qu’ils deviendraient un témoignage irrocusabl de l’exactituiie qui existe’dans le livre hébreu, si la parole divine ne devait pas, entoutélaldc choses, être acceptée avec foi. Celte interprétation du mol iom semblorail d’ailleurs avoir été aussi celle de s lint Augustin, puisqu il a dit qu’on ne pouvait a/firmir que les jours de la création fussent pareils à ceux de la semaine ; saint Athanase, Bossuel el plusieurs autres ministres de l’Evangile, se sont exprimés comme lui à ce sujet ; puis, lorsque Moïse emploie les mois fuil vespera et fuit mane, pour désigner chaque journée, il est peut-être permis de supposer qu’il entend :^eulemont que chacune d’elles, ou chaque époque, a un commi ncemenl et une fin, supposition d’autant plus naturelle , qu’il ne fait plus usage de cette phrase dès qu’il arrive à l’apparition de l’homme sur la terre, c’est-à -dire aux temps historiques.

Nous nous sommes rangé, après un examen consciencieux, du côté de cette opinion qui ne voit dans les jours de la Genève que des époques ; mais plus peut-être encore qu’aucun de ceux avec qui nous la partageons, nous nous sommes attaché à faire ressortir la concordance des faits géologiques avec le récit de Moïse. Toutefois, nous devons déclarer qu’en persévérant dans cette voie d’interprétation, nous n’en reconnaissons pas moins tout le poids qu’a l’autorité de certains de nos adversaires, tant sous le rapport religieux que sous celui do la scier.ce ; mais aux hommes pieux nous répondons alors que notre orthodoxie, que notre bon : e foi doivent leur prouver que nous marchons avec eux vers le même but, celui de rendre plus apparente la vérité, et que nous différons simplement sur quelques-uns des points qui peuvent y conduire par la ligne la plus droite ; aux savants nous disons que c’est précisément dans l’examen des mêmes faits qu’ils nous opposent, que nous croyons rencontrer les bases les plus solides de noire doctrine.

L’objection la plus sérieuse qui lui est adressée, au surplus, est celle-ci : On prétend que le dépôt des terrains, et surtout celui des corps organisés que ces terrains renferment, n’a pas eu lieu avec la régularité que nous admettons pour établir noire ( oiicordatïce. Eh bien 1 nous continuons à soutenir que celle régularité existe, !ant pour la formation des terrains que pour le dépôt dfS fossiles ; qu’elle est invariable dans toutes les contrées du globe ; qne nous-même l’avons toujours observée dan ;^ des coaditions identiques sur chaque point des deux hémisphères où nous nous sommes trouvé dans le cas de l’étudier. Mais il ne faut pas perdre de vue, après cela, que lorsque des fossiles sont caractéristiques d’un terrain, il n’en résulte pas, rigoureusement, qu’on ne puisse en rencontrer quelques individus épars dans un dépôt antérieur ou postérieur à ce terrain, el voici pourquoi. Chaque formation est communément composée de plusieurs étages ; or, il advient presque toujours que le mélange de quelques fossiles de l’élnge inférieur d’un terrain a lieu avec les fossiles de l’étage supérieur du terrain qui lui est antérieur, et ce mélange est d’auiant plus facile et concevable, que la solidification d’un dépôt n’esl pas accomplie instantanément ; qu’aussi longtemps, au contraire, qu’il est recouvert par le liquide, celte solidification est lente el