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Une heure sufit à n’importe quel Européen, à n’importe quel civilizé pour se rendre maître des vingt-huit sons de l’Espéranto et les émètre avec la pureté dézirable.

La fixité de l’acsent tonique, toujours placé sur l’avant-dernière silabe du mot, est une autre raizon de la simplicité et de l’uniformité de la prononciation Espéranto.

Vous savez, Mesdemoizèles, combien il est important de bien placer l’acsent tonique en anglais ; vous savez aussi combien cela est dificile et à quèles méprizes nous expoze un acsent mal placé.

L’Espéranto est absolument fonétique. Tout ce qui s’écrit se prononce.

Les deus petits poèmes que je vais vous lire vous en diront d’ailleurs plus long que cent discours sur la douceur et l’harmonie de l’Espéranto.

I.
LA KAPELO (d’après Uhland)

Supre staras sur la monto
La silenta kapeleto
En la valo, ce la fonto
Goje kantas pastisteto.

Sonorado, mort kantado,
Nun eksonis tra l’silento
Haltis knabo en kantado
Kaj aûskultas kun atento.

En la tombojn de l’monteto
En la valo ciu venos.
Ankaû vin ho pastisteto
Oni iam tien prenos.

II.
EN SONGO (d’après Heine)

En songô princinon mi vidis
Kun vangoj malsekaj de ploro —
Sub arbo, sub verba ni sidis
Tenante nin koro ce koro.

« De l’patro de l’via la krono
Por mi gi ne estas havinda !
For, for lia sceptro kai trono —
Vin mem mi deziras, aminda ! »