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PIERRE NAPOLÉON BONAPARTE

le 10 juillet 1863




DO MATKI POLKI


Mère du Polonais ! lorsque tu vois la trace
Du génie ennoblir le regard de ton fils ;
Quand son front juvénile a rayonné d’audace,
Tu reconnais le sang des héros du pays.

Et quand, morne, inclinant sa tête intelligente
Il fuit ses compagnons et déserte leurs jeux
Pour écouter la voix du vieillard qui lui chante
Le surprenant récit des hauts faits des aïeux,

Quel vain amusement est-il qui lui convienne ?…
Regarde la Madone, et tombe à ses genoux.
Sa douleur inouïe est égale à la tienne,
Et le fer qui la frappe a pour toi d’autres coups.

Car, tandis que la paix fera fleurir le monde,
Et que peuples et rois et cultes s’allieront,
Ton fils, que l’on provoque à la lutte inféconde,
Succombera martyr, sans résurrection.

Dans un antre écarté commande-lui qu’il aille,