dissolution de l’empire autrichien, jadis si puissant et si menaçant pour la France ; que l’incertitude qu’on voit dans les mouvements de la Prusse ; que le bruit que fait la Russie pour étourdir le monde et s’étourdir sur ses propres dangers ; que tous ces symptômes dérivant d’une seule cause, du réveil de l’esprit de la race slave.
Cette race veut vivre ; elle commence à vivre, et sa vie est irréconciliable avec l’existence des États qui gouvernent la race slave. Cette vie est destinée à se développer dans l’avenir, et les gouvernements qui pèsent sur l’immense territoire occupé par les Slaves dérivent du passé, sont fondés sur le passé, et se cramponnent maintenant à ce passé avec l’opiniâtreté du désespoir.
Il était très difficile de connaître les tendances de la population slave, ses besoins et ses vœux, parce que les tribus slaves, divisées entre elles, surveillées par les gouvernements, ne peuvent communiquer autrement qu’en se jetant les unes aux autres quelques livres de philosophie et de poésie. Ces livres arrivent par fragments dans les pays de l’Occident : encore faut-il être profondément initié dans les mystères de leurs querelles intérieures et de leurs espérances pour pouvoir déchiffrer ces
