Page:Mickiewicz - Les Slaves, tome 1.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des Scandinaves ou des Finnois. Ce ne sont au surplus que des divinités dont la représentation artistique appartient en propre à des peuples étrangers ; les Slaves n’ont fait qu’y ajouter des inscriptions dans leur langue. Du reste, ils ne savaient pas fondre les métaux ; ils ne possédaient pas l’art de les ciseler. D’ailleurs ces divinités sont faites d’après des moi dèles fournis par la mythologie germanique ou scandinave.

La question de royauté ne présente pas moins de difficultés. On a la liste des rois slaves au IIIe siècle après Jésus-Christ. Plus tard cette liste augmente ; mais la royauté ne se montre jamais que sur l’extrême frontière de nos pays. C’est le besoin de se défendre en commun qui réunit les villages sous un chef auquel il confère temporairement le pouvoir de commander. On ne voit nulle part un exemple de dynastie. Nous lisons dans les écrivains du Bas-Empire la preuve que les Slaves n’accordaient que pour un temps le commandement suprême ; ces écrivains prétendaient que ces peuples étaient incapables d’obéissance.

La mythologie et la royauté circulaient donc autour du territoire slave sans pouvoir y pénétrer ni s’y fixer définitivement.

Tel fut l’état de ce peuple jusqu’à l’établissement des Barbares qui, sous l’empire des idées chrétiennes, ont plus tard formé des royaumes.

Bien avant Hérodote, et jusqu’au VIe siècle après Jésus-Christ, les pays slaves ont conservé leur primitive organisation. Qu’on se figure une infinité de