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m’imposent l’obligation de faire observer que je n’ai pas eu le temps de revoir d’une manière suffisante l’édition polonaise ; que cette publication a été faite en grande partie par des émigrés polonais qui, continuellement occupés de l’intérêt si grand et si vital de leur patrie, ne peuvent donner à la littérature et à la philologie qu’une attention de second ordre. Cependant, malgré ces fautes de détails, que chacun pourra facilement rectifier lui-même, l’idée générale, qui a présidé à mes leçons est restée la même.

Dans la partie de mon cours renfermée dans les deux derniers volumes, que je recommande plus particulièrement à l’attention de mes lecteurs, je me suis efforcé de faire voir clairement comment l’idée dit messianisme, germée au sein des peuples slaves, sortie de l’intérieur moral de la nation polonaise, franchit aujourd’hui ces premières limites, devient le besoin religieux et politique de la France et, perçant le chaos de la philosophie allemande, devient l’idée européenne.

Les ouvrages de poésie et de philosophie que nous avons analysés dans ce cours, et même cette publication actuelle, ne doivent être regardés que comme des lueurs éparses, tombées de cette idée pour commencer à disperser les ténèbres de notre atmosphère politique, philosophique et littéraire.


Paris, ce 5 avril 1845.