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milieu des steppes, reparaît un instant, puis disparaît de nouveau complètement.

Bientôt commence la bataille. D’un côté sont les escadrons polonais avec leurs ailes de faucon attachées aux épaules ; de l’autre, les Tartares aux bonnets noirs, aux yeux demi-fermés, aux visages empreints d’une rage animale. Le combat s’engage d’abord entre les deux chefs des deux armées. Le vieux guerrier polonais, « blanc comme l’aigle de sa patrie et fort comme lui, » détache du corps la tête ronde et lourde du Tartare, qui tombe et disparaît dans l’herbe, tandis que le cadavre, resté attaché au cheval, est emporté, sanglant, au milieu des ennemis.

Ce poème est véritablement oukraïnien ; il donne l’idée des combats entre les Cosaques et les Tartares, la description du pays et celle de cette race mongole, que les Russes et les Polonais eurent tant de peine à dompter ; il est éminemment polonais ; l’idée de la patrie y domine.

Maintenant passons de l’autre côté des Karpathes, vers les provinces autrichiennes, la Servie, l’Illyrie et les pays des Monténégrins.