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cet Ivan, ainsi que la querelle et la guerre qui s’ensuivirent.

Pour comprendre tous les détails de ce poëme, dont vous me permettrez de citer quelques extraits, il faudrait d’abord dire quelques mots sur les mœurs domestiques des populations de Montenegro. Ce poëme est originaire de cette contrée, et Montenegro ainsi que Raguse remplacèrent plus tard la Serbie dans la politique et dans la littérature slave.

Ce pays, si rapproché de l’Europe par sa position, est le moins connu de toutes les contrées. L’ignorance des étrangers sur ce qui concerne les Slaves est si grande, que M. de Pradt, qui fut membre du corps diplomatique, dit dans son ouvrage sur la Grèce et la Turquie que cette première contrée s’étendait jusqu’au Danube, oubliant ainsi qu’entre le Danube et la Grèce il y avait une population slave beaucoup plus nombreuse que tous les Grecs pris ensemble.

Un autre écrivain, qui a voyagé dans le Montenegro, un colonel français, M. Vialla, a publié, sous le titre : Voyage pittoresque dans le Montenegro, un ouvrage où il soutient que les Montenegrins parlent un dialecte grec ; et, ce qu’il y a de plus étonnant, cet officier affirme que lui-même parle parfaitement ce dialecte.

Le pays de Montenegro est situé entre Raguse et la Bosnie, qui le sépare des provinces turques. C’est une contrée de montagnes ; elle touche presque à la mer, et n’en est séparée que par une langue de pays, l’Albanie autrichienne. C’est un sol aride et monta-