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On trouve dans l’histoire du moyen âge et dans celle du Bas-Empire plusieurs questions obscures qu’on ne pourra expliquer qu’en consultant les monuments slaves ; il en est de même de l’histoire turque. Dernièrement la question orientale ayant remué tous les esprits, des auteurs étrangers, plusieurs auteurs français, ont cherché à attirer l’attention de l’Europe sur l’histoire slave, en démontrant que la question orientale n’est pas turque ou arabe, mais bien une question chrétienne et surtout slave. Ces auteurs s’aperçoivent qu’il est impossible de rien dire sur l’avenir des pays musulmans sans avoir pris connaissance du passé des Slaves.

Je vous ai déjà dit que, jusqu’au VIe siècle, on ignorait même l’existence de ces peuples. Il est donc impossible d’en reconstruire l’histoire suivie. Mais la critique moderne forme des rapprochements ingénieux, qui paraissent s’appuyer sur des probabilités historiques. Ainsi, depuis quelque temps, on remonte jusqu’aux origines des peuples de la Grèce ; on cherche à connaître quels furent les habitants les plus anciens de ces contrées, et l’on a découvert que les Pélagiens, qui, déjà à l’époque d’Homère, étaient regardés comme un peuple antique, déchus et subjugués par des Hellènes, les Achéens et les Doriens, on a découvert, dis-je, que ces Pélagiens étaient un peuple slave. Il paraît que leur race continua d’exister sous des noms différents, quoique subjuguée par la fédération hellénique, par des populations bourgeoises et guerrières. La plus intéressante de ces populations pélagiennes, celle de Lacons, qui