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nique a dû naturellement occuper les méditations des hommes et s’enrichir des observations qui circulaient dans le domaine public. Vitellio dit dans la préface de ses œuvres, que c’est en regardant briller les vagues de la petite rivière qui passe devant sa maison, qu’il a conçu, pendant les heures de repos champêtre, les premières idées de son système. Un grand écrivain français a dit que Kopernik, lisant la Bible, est arrivé à la haute pensée du vrai système solaire : cette conjecture peut ne pas être sans fondement. Mais un de nos compatriotes a deviné le vrai mobile, la vraie analogie de c es découvertes ; il a eu raison de dire que Kopernik a trouvé les lois du monde physique comme la nation polonaise a pressenti celles du mouvement du monde moral. Kopernik a détruit les anciens préjugés en montrant que le soleil est le foyer central des planètes ; la nation polonaise a lancé sa patrie autour d’une grande unité ; la même inspiration qui a fait de Kopernik un grand philosophe a fait de la nation polonaise le Kopernik du monde moral.

Toutes ces considérations méritent à coup sûr l’attention des étrangers, et doivent exciter en eux une légitime curiosité. Il leur importe de connaître des peuples peu étudiés jusqu’ici, d’autant plus que ces peuples se croient appelés à prendre une part active aux mouvements de l’Europe, et que leur foi en cette destinée se révèle plus vive de jour en jour.

J’ai indiqué des points de vue, j’ai posé des questions que je suis forcé de laisser sans réponses. Je tendrai à les résoudre par la route la plus simple,