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Des trois principales langues actuelles de la race slave, la langue russe a seule accepté l’héritage de la civilisation byzantine ; elle aurait cessé de vivre il y a longtemps, si elle ne s’était pas raccrochée pour ainsi dire à la civilisation moderne, en imitant d’abord le polonais, en s’imprégnant ensuite d’un peu de force dans la littérature latine.

La littérature bohème a été étouffée par l’influence allemande ; elle n’a pas eu, comme nous l’avons déjà dit, assez de force pour s’assimiler les éléments étrangers, elle s’est trouvée elle-même dénationalisée.

La littérature polonaise, quoique moins originale que celle de certaines nations slaves, des Serbes, par exemple, s’est pourtant développée avec la plus grande vigueur. N’ayant pas succombé à l’influence latine, elle s’est approprié beaucoup du génie français, et a souvent aussi imité les Allemands sans rien perdre pour cela de son caractère primitif.