vant elle une certaine suite de modifications à subir, et qu’on pourrait presque prédire qu’elle aura un jour tel ou tel dialecte marqué par tel ou tel caractère.
L’étude de la langue slave nous prouve pourtant qu’il y a eu de toute antiquité un groupe de dialectes qui ne pouvaient ni se fendre ni se mêler ensemble. L’opinion de quelques antiquaires était que le slave avait passé dans le bohême, que le bohème s’était modifié et changé en polonais, et qu’ainsi cette dernière langue pouvait encore subir des modifications. Les monuments témoignent contre cette hypothèse ; les parchemins de Prague, les chants de saint Adalbert, la chronique de Nestor, montrent ces dialectes, déjà formés, marqués d’un cachet distinct, capables de se développer, mais non de se transformer. Il est certain que les dialectes, issus de la même souche, ont pu influer les uns sur les autres ; en effet, dans le chant de saint Adalbert on sent les traces du Bohême ; la poésie moderne des Polonais a exercé une grande action sur les Bohêmes et sur les Serbes, et dans l’ancienne littérature russe, on découvre l’influence du serbien ; mais le caractère particulier de chaque branche est toujours distinct et homogène. On peut même dire que le slave se partage plutôt en langues qu’en dialectes ; c’est peut-être le seul idiome qui contienne plusieurs langues dans son sein.
Quelle est donc la différence entre un dialecte et une langue ?
En France on a défini le dialecte en disant que c’était la manière de parler d’une province ou d’une