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de l’Église catholique est certainement plus ancienne que celle de l’Eglisé grecque.

Du reste, il suffit de citer les dates. Saint Cyrille et saint Méthode sont arrivés au milieu des Slaves en l’an 860 ou 867, et le schisme n’eut lieu qu’en 880. Ces deux docteurs n’eurent aucun rapport avec l’Église d’Orient pendant leur apostolat. Ce n’est qu’après le schisme qu’on peut suivre la double action du Christianisme à travers les pays slaves. Pour bien comprendre les deux directions opposées de ce mouvement religieux, il faut savoir que la cour de Rome avait accordé aux Slaves le privilège de célébrer la messe dans leur langue. Le privilège fut, plus tard, retiré ; puis, après des explications, concédé de nouveau. Les philosophes et les historiens du siècle passé ont attaché une trop grande importance à la question liturgique ; s’il faut les croire, il était nécessaire, indispensable à la civilisation des Slaves, qu’ils pussent célébrer dans leur langue les mystères de la religion. Les écrivains russes et polonais sesont longtemps occupés de cette question. Il faut pourtant distinguer la langue officielle de l’Église, la langue sacramentelle, de celle dont on se sert pour expliquer le dogme au peuple. Rome a conservé pour langue sacramentelle le latin, le grec et le syriaque ; mais elle ordonnait aux prêtres d’enseigner les peuples dans leur propre langue, elle leur ordonnait d’apprendre l’idiome des nations au sein desquelles ils allaient porter la parole évangélique. En ces derniers temps, on a tenté d’introduire dans la liturgie en France l’usage de la langue nationale ; on