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combattit l’Église orientale, que la république nobiliaire lutta contre le système autocratique.

Tel était l’aspect géographique des pays Slaves à l’époque où le Christianisme y fit son avénement. L’influence de la religion s’y développa d’abord avec lenteur. Dans les ive et ve siècles il y avait déjà des apôtres travaillant à propager le culte chrétien parmi les Slaves. Il est clairement démontré, aujourd’hui, que le grand docteur de l’Église, saint Jérôme, était Slave de naissance ; une tradition lui attribue l’invention de l’écriture nationale ; un peu plus tard nous rencontrons beaucoup de Slaves parmi les patriarches de Constantinople. Ce n’est qu’au ixe siècle que les travaux apostoliques acquièrent, par les résultats, une réelle importance ; mais remarquons que l’apostolat semble ici se diviser lui-même en deux branches, marcher par une double voie, revêtir enfin le caractère de la dualité slave. L’histoire de l’introduction du christianisme dans la Slavie touche ainsi aux plus profondes questions de la politique et de la littérature ; elle a été souvent défigurée par ceux qui l’ont étudiée au point de vue exclusif de ces questions. Il est pourtant tels faits qui peuvent résoudre les difficultés et rectifier bien des erreurs.

Et d’abord, il est désormais reconnu que saint Cyrille et saint Méthode étaient envoyés par la cour de Rome, qu’ils évangélisaient les Slaves avant le grand schisme de l’Orient, qu’ils étaient munis des instructions du pape, qu’ils s’en référaient toujours à l’autorité du Saint-Siége, et que l’un et l’autre sont