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réellement prodigieuse. Nous n’admirons pas autant le Berfram de Malurin ; la pièce anglaise nous semble à peine digne de l’original.

Cependant les années qui fuyaient amenèrent le jour où le duc devait remplir ses engagements. 11 s’exécuta de bonne grâce, et, avec une générosité merveilleuse, assigna une place au grand homme futur. C’était un emploi de médecin dans un régiment de grenadiers. Sa solde parut assez forte pour lui permettre de s’équiper, de se nourrir et dese loger sans autre secours. On lui donnait effectivement, tous les mois, 52 fr. 25 c. Trois cent quatre-vingt-sept livres par année! il y a des valets de charrue qui ne gagnent pas autant !

Schiller avait alors atteint sa majorité; on était en!78t. Il désirait ardemment publier son drame; il l’avait enfanté dans la colère, et souhaitait le lâcher, ainsi qu’un lion, sur les coupables. On aurait dû baisser la tête devant le poétique Jonas; mais les vicieux n’aiment pas qu’on leur reproche leurs vices. On lui ferma donc la bouche, ou, si vous voulez, on ne l’imprima point. Il fut obligé d’emprunter, sous caution, la somme nécessaire: elle se montait à 150 gulden. Les frais d’une anthologie, ou recueil de ses morceaux lyriques, auxquels se joignaient ceux de quelques amis, augmentèrent bientôt la dette. C’était une année de ses gages, et les intérêts ne pouvaient manquer de grossir le chiffre. Comme il n’avait pour toute