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Nouvelle lutte, nouvelle douleur. Ce qu’il avait appris contre son gré lui devenait inutile. Le prince avait dit un mot, et cette unique parole changeait encore une fois le destin de son humble sujet. Schiller passa donc de la jurisprudence à la médecine ; il semble même avoir étudié l’art de guérir avec d’assez bonnes dispositions. Il écrivit deux essais qui légitiment cette hypothèse: l’un intitulé Philosophie de la physiologie, l’autre concernant les relations de l’esprit et du corps. Mais ces travaux n’absorbaient point toutes ses forces : il lisait les poètes latins et quelques auteurs récents , véritables crieurs de nuit qui annonçaient à l’Allemagne Une nouvelle aurore littéraire. Klopstock, Utz, Haller, Lessing, Gœthe, et de Gerstenberg composaient alors sa société intellectuelle. Luther et Shakespeare grossissaient la cohorte. Le style du réformateur perce continuellement dans ses premiers ouvrages. Comme il arrive d’ordinaire, son imagination s’enflammait au contact de ces âmes incandescentes. Un poème épique dont Moïse était le héros, une ode intitulée le Conquérant, quelques strophes lyriques sur le soir, lui révélèrent d’abord son pouvoir créateur. A ces ébauches succédèrent plusieurs tentatives dramatiques : L’Etudiant de Nassau, Cosme de Médicis, et enfin