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gnement et d’éducation, judicieuse en plusieurs choses, n’en est pas moins partout empreinte d’un caractère mécanique, automatique. Nul esprit de vie. Elle règle l’extérieur ; l’intérieur viendra, s’il peut. Elle enseigne entre autres choses à porter décemment la tête, à regarder toujours plus bas que celui à qui l’on parle, à bien effacer les plis qui se forment au nez et au front[1], signes en effet trop visibles de la duplicité et de la ruse… Les malheureux comédiens ne savent pas que la sérénité, l’air de candeur et la grâce morale doivent venir de l’intérieur, monter du cœur au visage, qu’on ne les imite jamais.

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Voilà, messieurs, les ennemis auxquels nous avons affaire. La liberté religieuse, sur laquelle ils voudraient porter les mains, est solidaire de toutes les autres, de

    l’éducation scolastique ayant fini, et l’éducation moderne n’ayant pas commencé. Néanmoins leur méthode, même en ce qu’elle a de judicieux, est gâtée par le petit esprit, par les divisions excessives de temps et d’études diverses ; tout est coupé mesquinement : un quart d’heure pour quatre lignes de Cicéron, un autre quart d’heures pour Virgile, etc. Ajoutez leur manie d’arranger les auteurs, d’y mêler même leur style, d’habiller les anciens en Jésuites, etc.

  1. Institutum Soc. Jes., II ; 114, éd. Prag. in-folio. Rien n’a changé dans l’éducation des Jésuites. Tout ce que j’avais lu dans l’Intérieur de Saint-Acheul, par un de ses élèves, m’a été confirmé par des élèves de Brugelete, de Brieg et de Fribourg.