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autres modernes, avec ceux du moyen âge, portant nos œuvres dans les mains, et présentant nos grands ouvriers. Nous montrerons Leibnitz et Kant, et lui saint Thomas ; nous Ampère ou Lavoisier, lui Roger Bacon ; lui l’auteur du Dies iræ, du Stabat mater, nous Beethoven et Mozart.

Oui, ce vieux temps aura de quoi répondre ; saint Benoît, saint François, saint Dominique arriveront chargés de grandes œuvres qui, toutes scolastiques qu’elles peuvent paraître, n’en furent pas moins des œuvres de vie.

Les Jésuites qu’apporteront-ils ?

Il ne s’agit pas ici, entre ces deux imposantes réunions des génies du moyen âge, des génies modernes, de montrer des érudits, des gens d’esprit, d’agréables poëtes latins, un bon prédicateur, Bourdaloue, un philosophe ingénieux, Buffier[1]… Peu pour la littéra-

  1. Voir la liste dans l’Apologie (par le jésuite Cérutti), p. 292-310 : Historiens, Bougeant, Duhalde, Strada, Charlevoix, Maimbourg, etc. Érudits, Pétau, Sirmond, Bollandus, Gaubil, Parennin, etc. Littérateurs, Bouhours, Rapin, La Rue, Jouvency, Vanière, Sanadon, etc. Beaucoup d’hommes de science et de mérite ; pas un homme de génie. — Ce qu’ils ont à dire, c’est qu’étant venus aux temps du combat, ayant mené généralement une vie d’action, ils ont plus agi que créé, et qu’il faut moins examiner leurs monuments que leurs actes… Eh bien ! leur action a-t-elle été vraiment féconde ? Nous répondrons non, sans hésiter, même pour les missions. Voyez la leçon de M. Quinet.