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n’a pu donner un seul homme, un seul livre de génie.

Les jésuites appartiennent, autant que les templiers, au jugement de l’histoire. C’est mon droit et mon devoir de faire connaître ces grandes associations. J’ai commencé par les templiers dont je publie le Procès ; j’arrive aux jésuites.

Ils ont imprimé avant-hier, dans leur journal, que j’attaquais le clergé ; c’est tout le contraire. Faire connaître les tyrans du clergé, qui sont les jésuites, c’est rendre au clergé le plus grand service, préparer sa délivrance. Nous ne confondons nullement les tyrans et les victimes. Qu’ils n’espèrent pas se cacher derrière ce grand corps qu’ils compromettent en le poussant dans la violence, lorsqu’il ne voudrait que la paix.

Les jésuites sont, je l’ai dit, une formidable machine de guerre, inventée dans le plus violent combat du seizième siècle, employée comme une ressource désespérée, dangereuse pour ceux qui s’en servent… Il y a un lieu où l’on sait cela parfaitement, c’est Rome, et voilà pourquoi les cardinaux ont dit[1] et diront toujours au conclave, quand on propose un jésuite : Dignus, sed jesuita. Ils savent que l’ordre, au fond, s’adore lui-même… C’est la foi des Templiers.

Le christianisme n’a pu améliorer le monde qu’en

  1. Au sujet du cardinal jésuite Bellarmin.